11. Juillet 2023

Un à un

NÉPAL
Il y a encore 70 ans, il n’y avait pas de chrétiens du tout au Népal. Aujourd’hui, ils représentent au moins 10 % de la population. Mais la persécution augmente, surtout dans les régions rurales.

« Qui vient d’un foyer chrétien ? » Lorsque nous lançons cette question à la ronde, deux douzaines de couples de pasteurs sont présents à notre rencontre annuelle dans une région montagneuse reculée. Mais à notre grand étonnement, une seule personne se manifeste. Tous les autres sont des chrétiens de la première génération. L’Évangile se répand rapidement au Népal. Parallèlement, la persécution augmente, ce qui explique que notre travail se déplace de plus en plus vers la clandestinité. Et un jeune pasteur local de déclarer : « Merci d’avoir le courage d’être à nos côtés. »

Exclusion, bastonnade, harcèlement
Au Népal, la persécution a surtout lieu dans les villages, de la part des familles ou des chefs religieux. La religion de la majorité est un mélange entre le boud-dhisme et l’hindouisme.

Nous entendons régulièrement dire que les personnes qui se réclament de Jésus-Christ sont battues, emprisonnées ou expulsées. Les villageois les harcèlent au quotidien, leur interdisant par exemple d’aller chercher du bois dans la forêt voisine, ce qui les oblige à parcourir des distances beaucoup plus longues.

Lorsque le pasteur Kumar* est devenu croyant il y a 15 ans, les habitants de son village ont voulu le battre brutalement et le tuer. Il a dû s’enfuir à plusieurs reprises, disparaissant à chaque fois dans la jungle pendant plusieurs jours. « Mais ils ne m’ont jamais attrapé parce que Dieu me montrait à chaque fois quand et où je devais me cacher. » Il a commencé à parler de Jésus lors d’entretiens individuels, en allant chercher de l’eau au puits ou en travaillant dans les champs. Au bout de deux ans, sa femme est venue à la foi, et plus tard quatre autres familles. Aujourd’hui, deux tiers des villageois sont chrétiens.

La magie comme modèle commercial

Au Népal, la transmission de la Bonne Nouvelle se fait avant tout par le biais de relations personnelles. De nouvelles églises ne peuvent être fondées que par des autochtones. C’est pour cette raison que les chrétiens ne veulent pas quitter leurs villages. Et même si la pression augmente sur eux, ils restent fidèles à Jésus : « Ce que nous avons en Christ, nous ne pouvons le trouver nulle part ailleurs », dit le pasteur Kumar. Lui et tous les autres évangélistes soutenus par ACP opèrent en réseau, répartis dans tout le pays et en particulier là où il n’y a pas encore d’églises.

C’est le cas de Ramesh*. Jusqu’à l’âge de 37 ans, il était prêtre hindou et sorcier. Il sacrifiait des oiseaux aux esprits, puis des chèvres et même d’énormes buffles. Mais à un moment donné, il a commencé à se rendre compte qu’il ne pouvait rien obtenir de cette manière, mais qu’il ne faisait qu’induire les gens en erreur. Il a voulu arrêter, mais le chef du village le lui a interdit : « Tu ne veux quand même pas détruire notre modèle commercial florissant », tel était son argument. Dès lors, seules d’énormes quantités d’alcool pouvaient apaiser la conscience de Ramesh. Quelques années plus tard, il est venu à la foi en Jésus grâce au travail de notre partenaire ACP local. Aujourd’hui, il enseigne lui-même l’Évangile dans 48 villages et forme des responsables d’église et des pasteurs auxiliaires.

Un voyage unique
Nos évangélistes marchent souvent pendant des jours pour atteindre des villages de montagne isolés où des églises ont vu le jour. Ramesh affirme que l’effort en vaut la peine : « Nous prenons beaucoup de temps pour quelqu’un qui a le potentiel de diriger une église. Nous formons ces personnes de manière approfondie et guidons ainsi la communauté vers l’autonomie. » Pour se camoufler, ces prédicateurs itinérants ont officiellement d’autres professions, par exemple agriculteur ou propriétaire d’un petit magasin. Pour qu’ils puissent remplir leur véritable mission, nous les soutenons également financièrement.

Pour les personnes clés issues des villages, ACP propose également une courte école biblique intensive d’un mois dans notre centre à Katmandou. Des thèmes bibliques y sont abordés et des connaissances relatives à l’Église y sont transmises. Pour les repas communs, chacun prépare à son tour des plats de son village. De cette manière, ils apprennent aussi à connaître d’autres personnes. Pour beaucoup, c’est la première et peut-être la seule fois qu’ils quitteront leur village. « Nous sommes très heureux quand ils parviennent à prendre ce temps. Ils apprennent à mieux connaître la Bible, grandissent dans la foi et rentrent bien équipés dans leur village », explique le pasteur Raj*, principal responsable de notre travail au Népal.

Nos évangélistes ne se préoccupent pas seulement du bien-être spirituel des villageois, mais aussi de leur bien-être social. Si nécessaire, ils soutiennent les veuves, les handicapés physiques et les familles dans le besoin. Ils organisent la pose de conduites d’eau, la construction d’installations sanitaires, l’organisation de séminaires médicaux, un soutien juridique ou un travail de sensibilisation, notamment afin d’éviter que les jeunes Népalaises ne soient attirées vers l’esclavage et la prostitution dans les pays voisins. Les chrétiens de la première génération transforment leur pays. Nous les soutenons volontiers.

*noms gardés secrets pour raisons de sécurité



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