21. Avril 2024

Refuge pour les Afghans

PAKISTAN
Le Pakistan expulse à nouveau tous les réfugiés afghans qui n’ont ni passeport ni visa. Les habitants de nos safe houses sont également concernés. Nos partenaires au Pakistan ont développé des stratégies pour aider les personnes concernées.

Parce qu’ils sont chrétiens, les membres de la famille Yusufi* sont menacés de mort en Afghanistan. Après l’assassinat du beau-père par les talibans, le couple et ses deux enfants entrent dans la clandestinité pendant quelques mois. La famille parvient ensuite à s’enfuir au Pakistan.

« Nous étions sans abri pendant plusieurs jours et nuits et n’avions rien à manger », se souvient Zahir Yusufi*. « Par miracle, nous sommes entrés en contact avec votre équipe. Deux collaborateurs nous ont emmenés dans un logement sûr, nous ont donné à manger et un peu d’argent liquide. Depuis, chaque mois, ils paient notre loyer, nous apportent de la nourriture et veillent à notre protection. Ils ne le font pas seulement pour nous, mais aussi pour de nombreux autres réfugiés chrétiens d’Afghanistan. Nous sommes reconnaissants de tout cœur à toute l’équipe. »

Comme la famille Yusufi, des milliers d’autres personnes se sont mises en route vers les pays voisins lorsque les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan il y a bientôt trois ans. En Afghanistan et au Pakistan, nos partenaires ont soutenu plus de 3000 familles de réfugiés afghans en leur fournissant des colis alimentaires, des moyens financiers et des soins médicaux. 79 familles, soit 310 personnes, sont actuellement hébergées dans des Safe Houses par ACP.

Immigrants indésirables
En novembre 2023, le gouvernement pakistanais lance une campagne d’expulsion des réfugiés afghans illégaux. Cette mesure concerne 1,7 million d’Afghans au Pakistan. Une personne est considérée comme illégale même si elle est reconnue comme réfugiée par le HCR. Ce statut n’est pas accepté par les autorités pakistanaises, un visa pakistanais valable et un passeport afghan sont exigés.

Cacher, accompagner, servir de médiateur
Les habitants des Safe Houses n’ont cependant ni l’un ni l’autre. C’est pourquoi nos partenaires poursuivent actuellement différentes stratégies. D’une part, ils essaient de cacher les réfugiés le plus longtemps possible. D’autre part, ils proposent un soutien à ceux qui ont déjà été expulsés : les rapatriés possèdent les numéros de contact de nos partenaires au Pakistan. Même les enfants les ont appris par cœur afin de pouvoir s’adresser à notre équipe en cas d’urgence. Certains de ces réfugiés ont accueilli Jésus dans leur vie pendant leur séjour dans nos Safe Houses. Dans leur pays, ils partagent désormais l’Évangile avec leurs compatriotes. De cette manière, certains ont déjà ouvert leur cœur à Jésus et 13 ont déjà été baptisés.

D’autres réfugiés de nos maisons sûres sont retournés en Afghanistan pour déposer des demandes de visa et obtenir des passeports – un processus qui prend généralement au moins 45 à 90 jours. Dans ces cas, nos partenaires essaient d’utiliser leurs contacts en Afghanistan pour que les demandes de ces familles soient traitées en priorité et qu’elles puissent retourner au Pakistan dès que possible. Pendant ce temps, notre équipe fait fonctionner les abris sûrs et s’occupe des membres de famille laissés derrière, comme les personnes âgées et les enfants.

Un environnement à risque
Certains sont déjà rentrés au Pakistan après avoir obtenu leurs papiers. Ils racontent que les conditions de vie en Afghanistan sont très mauvaises. Mais la situation actuelle au Pakistan n’est pas non plus rose : le pays connaît une crise économique historique et une inflation de plus de 30 pour cent. Les prix des biens de consommation courante sont devenus inabordables pour de nombreuses personnes. Dans le sillage de la radicalisation religieuse, les chrétiens font face à un avenir incertain. En témoigne par exemple la vague de violence qui a touché la ville de Jaranwala il y a six mois, lorsque des foules en colère ont détruit 600 foyers de familles chrétiennes et 25 églises. Au milieu de ce climat de peur, l’équipe de notre partenaire œuvre courageusement pour partager la Bonne Nouvelle, baptiser de nouveaux chrétiens et implanter des églises. C’est le cœur de leur engagement dans un environnement à haut risque – et pour cela, ils ont besoin de nos prières.

*noms modifiés pour raisons de sécurité



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